COMMENT L'ENFANT APPREND-IL À ÉCRIRE ?
En route vers de bons apprentissages scolaires.
Claire Carbonnaux -123 Ecriture - août 2023
L’écriture est un vecteur précieux de la parole. C’est une compétence dont l'enfant a besoin pour participer pleinement aux activités scolaires et se sentir en réussite. Elle semble intuitive pour beaucoup d’adultes et pourtant, elle nécessite, dès le plus jeune âge, une pratique régulière d’activités qui respectent et stimulent à la fois son développement.
Bien que l’apparition des premiers mots écrits en lettres-bâton soit déjà une victoire, savoir écrire, c’est plus que savoir dessiner des lettres.
Savoir écrire, c’est :
- reconnaître et mémoriser la forme de chaque lettre ;
- leur associer un son ;
- mémoriser l’orthographe des mots ;
- tenir un crayon ;
- contrôler une posture ;
- tracer précisément ;
- gérer l’espace ;
- anticiper un geste et le contrôler;
- avoir confiance en ses capacités ;
- donner une signification à l’écrit.
C’est un geste complexe qui repose sur le développement de capacités sensorielles, motrices, cognitives et sur un enseignement méthodique.
I. APPRENDRE LE GESTE
Les mouvements, parce qu’ils construisent l’enfant, sont à privilégier bien avant les activités papier-crayon.
L’écriture est un geste – une action - qui nécessite à la fois une programmation motrice avant d’être exécutée, et une intention motrice préalable qui le motive.
Cet acte graphomoteur utilise notamment les yeux, le cerveau et les mains.
La vue contrôle l’organisation spatiale des mouvements impliqués dans le déplacement sur la ligne, l’espacement entre les mots, l’espacement entre les lignes, le retour à la ligne.
L’hémisphère cérébral gauche a un rôle dans le geste volontaire et l’utilisation intentionnelle de l’outil ; l’hémisphère cérébral droit, dans la manipulation automatique. Le corps calleux, fibres nerveuses reliant ces deux hémisphères, a pour fonction de coordonner les régions cérébrales droite et gauche impliquées dans l’action, ici l’écriture.
La main dominante, celle que l’enfant utilise préférentiellement, a pour fonction de tenir et guider l’outil scripteur, alors que l’autre main sert à positionner la feuille.
La maîtrise d’un geste ne s’acquiert que grâce à une pratique répétée et régulière pour en obtenir l’automatisation.
Le jeune enfant va passer plusieurs années à expérimenter et exercer ses capacités graphiques.
Entre 18 mois et 2 ans, il commence à aimer gribouiller. Le contrôle moteur de son geste est uniquement proximal, c'est-à-dire au niveau du tronc et des épaules. Ce qui explique l’ampleur de ses tracés.
Entre 2 et 3 ans, les mouvements sont d’abord induits par le coude puis par la main. Un meilleur contrôle des tracés permet à l’enfant de produire des formes isolées, telles que traits verticaux, traits horizontaux, cercles plus ou moins bien fermés et ronds, puis d’amorcer le geste des boucles par rotation de la main autour du poignet. Il sait tracer en grand, en l’air, sur des supports muraux.
Entre 3 et 5 ans, L’enfant devient capable de reproduire des formes identifiables. C’est la période figurative où il va pouvoir dessiner des petits traits, des croix, des spirales...et investir de mieux en mieux l’espace graphique qu’est la feuille de papier posée sur une table. Peu à peu, avec l’âge et la pratique régulière de l’écriture, les programmes moteurs graphiques seront inhibés et dominés par les séquences motrices propres à l’écriture.
Entre 5 et 6 ans, l’enfant apprend à reproduire les lettres-bâton. Son geste s’affine, sa tenue de crayon est plus précise. Il peut tracer sur des feuilles plus petites posées sur une table. A ce stade, le processus graphique lié au dessin domine tant que l’enfant n’acquiert pas les représentations visuelles et motrices de chaque lettre.
Pour ce faire, il est essentiel d’aider l’enfant à mémoriser le tracé des lettres sans avoir recours au crayon, au moyen d’un encodage sensoriel (toucher) et kinesthésique (mouvement). Plus il tracera la forme, en l’air, sur des vitres, sur le sable, dans la farine à l’aide de son index et de son majeur, mieux il mémorisera le geste. En y associant le son des lettres, il créera le lien avec la lecture.
Les exercices de motricité globale et fine concourent à préparer le geste graphique. Les enfants peuvent apprendre à coordonner leurs mouvements, mobiliser leurs bras puis progressivement leurs coudes, leurs poignets et leurs doigts par de multiples activités.
Escalader, ramper, marcher à 4 pattes, se balancer, jouer à l’extérieur… leur permet de développer force musculaire, souplesse articulaire et coordination mais aussi renforcer latéralisation, perception et proprioception pour mieux s’équilibrer et pour mieux gérer l’espace.
Les chorégraphies de rubans associant des mouvements de bras et de jambes favoriseront la programmation du geste des boucles, à la base de l’écriture. Le lancer-rattraper de balles travaillera l’anticipation du geste, l’équilibre et la coordination œil-main.
Les arts plastiques et graphiques continueront à faire ce travail préparatoire au fur et à mesure de l’âge de l’enfant et de son développement. Apprendre à se servir des craies, pinceaux, brosses, éponges et à manipuler pâte à modeler, gobelet, pince, marteau, lacet, cuillère,…favorisera petit à petit le développement de sa dextérité.
Les comptines et jeux de doigts seront aussi l’occasion d’aider à individualiser chaque doigt pour préparer la main à tenir le crayon sans crispations.
Apprendre à aligner des objets de gauche à droite, comme dans le système du langage écrit français, le préparera à orienter son regard sur une page de livre ou de cahier.
II. APPRENDRE LE SON DES LETTRES.
La construction de mots avec des lettres mobiles est à privilégier avant l'écriture au crayon.
Pour éduquer l’oreille aux sons de la parole et développer le langage de l’enfant, il est essentiel de lui parler beaucoup dès son plus jeune âge, lui lire des histoires, lui réciter des comptines. L’acquisition d’un vocabulaire étendu avec une bonne conscience phonologique l’aidera dans ses apprentissages. Plus l’enfant connaît de mots, plus il sera facile pour lui de les lire et les écrire.
La lecture de livres, et ce, le plus tôt possible, permet à l’enfant de saisir les codes de l’écrit : l’orientation des lettres, le sens de lecture de la gauche vers la droite, la distinction texte/image et lettre/chiffre. Elle lui apporte la connexion entre le langage oral et le langage écrit.
Au cours de multiples activités de lecture, d’écoute et de jeux qui soutiennent les compétences linguistiques, les enfants deviennent capables de scander les syllabes d’un mot, d’entendre des rimes et les sons d’attaque. Ils manipulent de mieux en mieux la langue et saisissent qu’un mot est constitué d’unités sonores (phonèmes) que l’on représente avec des lettres (graphèmes). Ils entrent alors dans le principe alphabétique.
L’écriture des premiers mots en lettres cursives viendra alors étayer cet apprentissage au moyen d’une association entre le geste mental et le son écrit.
Dans la langue française, le principe alphabétique n’est pas trivial.
Un même graphème (lettre ou assemblage de lettres) peut se prononcer différemment (exemple : carotte - cerise / chou - chorale).
Un même phonème (unité de son) peut s’écrire de plusieurs manières (exemple : auto – corbeau).
Il est essentiel que cet apprentissage se fasse pas à pas dans une progression de lecture qui va des sons simples aux plus complexes [ les sons fff-vvv-lll-rrr- sont plus faciles à faire entendre que p – b - d – t ] et qui commence avec une seule valeur de correspondance graphème-phonème [ le son [k] de c par exemple ].
Les lettres mobiles aimantées ou issues du matériel Montessori sont d’excellents outils pour aider l’enfant à s’approprier le langage. Elles ont l’avantage de renforcer l’encodage des mots sans la contrainte du crayon.
L’apprentissage sensoriel par le toucher de lettres rugueuses, la manipulation ludique de lettres aux couleurs attrayantes ou personnifiées (les Alphas), le langage gestuel de Borel-Maisonny… apportent beaucoup aux enfants en plein apprentissage.
III. APPRENDRE À UTILISER LE CRAYON.
La maîtrise du maniement d'un crayon avec la participation de la pulpe du pouce apporte de la fluidité dans les tracés.
Un crayon est un outil qu’il faut tenir d’une certaine façon pour conduire aisément les activités de graphisme et d'écriture.
La préhension évolue avec le développement de l’enfant. A sa naissance, le bébé s’agrippe en serrant ses 5 doigts par réflexe. C’est le réflexe d’agrippement, dit grasping en anglais. Vers 12 mois, le mode de préhension volontaire apparaît avec une prise en pince entre le pouce et les 4 autres doigts. Puis se succéderont, avec le développement moteur, plusieurs autres prises intermédiaires.
La prise mature tri-digitale (pouce-index-majeur) apparaît généralement de façon naturelle vers 3-4 ans comme suite à l’usage régulier d’outils de plus en plus fins et à des manipulations diverses. Pour favoriser sa maturation, il est essentiel de donner à l’enfant des craies ou des crayons de cire, courts et minces, et non des gros feutres ni des crayons-toupies comme proposés aux tout-petits. La pratique de nombreuses activités de motricité fine telles que modelage, pétrissage, tressage, laçage, boutonnage, vissage…rendront l’enfant plus habile à utiliser un crayon en lui apprenant à faire bouger les doigts de la triade pouce-index-majeur.
Bien que de nombreuses positions soient observées, la tenue de crayon la plus efficace est la prise tridigitale dynamique. Celle-ci permet de tracer avec précision et aisance, en libérant les phalanges distales et réduisant les contractions musculaires. Le crayon est saisi entre le pouce et le côté de la dernière phalange du majeur, l’index reposant sur le corps du crayon.
Au cabinet de graphopédagogie, je constate que l'écriture s'améliore toujours grâce à la méthode d'accompagnement et aux outils développés par Association 5E. L'implication éducative des parents et des enseignants participe à cette amélioration.
Mon rôle consiste à mettre en confiance l'élève, comprendre l'origine de ses difficultés en écriture, proposer des solutions pédagogiques adaptées à ses besoins, ce que l'école d'aujourd'hui n'est plus en capacité de faire.
Des collégiens en difficultés scolaires ?
17 avril 2023
Écrire, au même titre que lire et compter est un apprentissage fondamental à l’école sur lequel se construisent les connaissances.
Pourtant, trop d’élèves arrivent au collège avec des difficultés d’écriture.
Celles-ci se manifestent à plusieurs niveaux :
- des crispations et douleurs qui empêchent d’écrire plus de 5 lignes d’affilée sans se plaindre ;
- une écriture trop petite, trop serrée ou anguleuse, qui ne respecte pas le lignage ;
- des pages écrites avec des erreurs d’orthographe en raison de l’attention encore portée au geste.
Finalement, un manque de fluidité empêche d’« écrire vite et bien » les leçons.
Dans la plupart des cas, ce sont d’abord des lacunes d’apprentissage de la posture, des tracés et de la copie qui sont à l’origine de leurs maux :
- la posture d’écriture englobant la tenue de crayon et la position du cahier n’est pas appropriée ;
- des tracés de lettres sont problématiques ;
- la copie est ralentie par manque d’automatismes.
Le ré-apprentissage global de l’écriture s’impose alors.
Les outils et le matériel inadéquats expliquent également les difficultés.
Ces élèves n’ont pas de troubles d’apprentissage pour autant.
Cette difficulté à maîtriser le geste pour écrire n’est pas répertoriée médicalement comme un trouble , à la différence des troubles spécifiques du langage (dyslexie, dysorthographie) et des troubles de la coordination (dyspraxie) auxquels elle peut être associée.
Mon enfant écrit mal,
mon enfant a du mal à écrire :
comment l'aider ?
L'écriture : une acquisition longue et complexe.
Malgré l’évolution numérique de notre société, l’apprentissage de l’écriture reste indispensable pour développer les capacités de votre enfant et le rendre apte à progresser à l’école.
Mais la difficulté de l’écriture, c’est le geste à acquérir, un geste connecté non seulement aux habiletés linguistiques mais aussi à la dextérité dans le maniement du crayon et à l’attention.
L’écriture n’est donc pas innée et son apprentissage perdure de la petite section en maternelle jusqu’au collège, le temps pour l’élève de se dégager des contraintes du geste, en l’automatisant, et de pouvoir alors accéder plus facilement à l’orthographe, la syntaxe et l’organisation des idées.
Une écriture efficace est une écriture fluide, lisible et suffisamment rapide en classe.
L’accompagnement dans cet apprentissage est très important car pour apprendre ce geste, l’enfant a besoin d’un enseignement avec démonstrations, explications, entrainements et répétitions. C’est au cours des premières années d’apprentissage (GS-CE1) que l’adulte doit être vigilant sur toute difficulté à écrire.
Quand l'écriture pose problème.
Les difficultés d’écriture s’observent lorsque :
- les activités de graphisme, de coloriage sont pénibles ;
- la prise de crayon n’évolue pas vers une prise tri-digitale entre la pulpe du pouce, l’index et le majeur, et/ou qu’elle reste crispée
- le geste est trop lent, même si la qualité de l’écriture est belle ;
- l’enfant ne respecte pas les lignes ;
- l’enfant se plaint de son écriture ;
- l’écriture est difficile à lire.
On observe souvent ces difficultés d’écriture dans le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, dans les dyslexies et surtout dans les dyspraxies.
Mais elles sont aussi observées chez l’enfant sans aucun trouble.
L’enjeu majeur est alors d’apporter une aide efficace, car faute de prendre en compte ses difficultés, l’enfant sera en double tâche cognitive et sera gêné dans ses apprentissages, avec pour conséquences : fatigue, anxiété, mauvaise estime de soi…échec scolaire.
La graphopédagogie :
une méthode de ré apprentissage efficace.
- L’apprentissage de l’écriture avec les graphopédagogues, les spécialistes des pratiques pédagogiques dans la rééducation de l’écriture, apportent une remédiation efficace aux diverses difficultés d’écriture.
- Elles travaillent en équipe avec les parents accompagnateurs et, au besoin, les enseignants et les professionnels du milieu médical (psychologues, orthophonistes, psychomotriciens, orthoptistes, podologues, ergothérapeutes, praticiens en réflexes archaïques, médecins).
- L’objectif de la rééducation est de permettre à l’enfant de retrouver une écriture fonctionnelle en classe, c’est à dire lisible, non douloureuse et suffisamment rapide pour lui permettre d’accéder à toutes les autres acquisitions scolaires (grammaire, orthographe, prise de notes, rédaction…).
- Les séances sont mensuelles, elles portent sur le réapprentissage du geste graphique. La posture, la tenue de crayon, la position de la feuille, le tracé de lettres sont travaillés, ainsi que la latéralité, la dextérité et la vitesse de copie, selon les besoins. Les progrès sont toujours visibles à condition de travailler le petit programme d’exercices donné, pendant une dizaine de minutes par jour.
Notez bien qu’une rééducation commencée suffisamment tôt permettra à l’élève d’aborder l’école et le collège plus sereinement.
Et si, vous aussi, adulte, vous éprouvez quelconque difficulté à écrire, apprenez à bien écrire avec une graphopédagogue, vous serez enchanté du résultat !
Pour vous faire découvrir la graphopédagogie, expliquer l'apprentissage de l'écriture, donner des conseils pratiques, je vous invite aux différentes interventions que je propose régulièrement dans l'année.
Pensez à réserver !
Comment éviter les apprentissages scolaires difficiles !
Une rééducation de l’écriture par la graphopédagogie peut éviter bien des difficultés scolaires à votre enfant ou ado car un geste d’écriture bien entrainé à l’écriture cursive rend l’élève beaucoup plus disponible dans les autres apprentissages.
Je vous livre ici quelques exemples significatifs de mes trois années d’exercice au cabinet 123 Ecriture et les recommandations qui en découlent.
R. en classe de grande section de maternelle.
Ce jeune garçon n’arrivait pas à prendre son crayon avec les 3 doigts pouce-index-majeur, contrairement à ses copains.
Ce décalage s’expliquait par une moins grande maturité en motricité globale et fine ainsi qu’un réflexe d’agrippement non intégré.
Ces aspects du développement ont été travaillés ainsi que les premiers gestes de l’écriture avec les bons appuis sur le crayon et sur la table,
Quatre séances de graphopédgogie lui ont permis de rattraper son retard, pour son plus grand plaisir.
La prise palmaire, crispée, sans participation de la pulpe du pouce, doit alerter dès le CP, voire en grande section de Maternelle pour éviter de traîner des difficultés à l’école. Si l’enfant ne parvient pas à prendre son crayon avec les trois doigts pouce-index-majeur, je recommande vivement de consulter pour mettre en route une prise tridigitale efficace.
L’école n’est pas le lieu le plus approprié pour apprendre la tenue de crayon car, outre des lacunes dans la formation des enseignants, le nombre d’élèves dans les classes empêche un enseignement adapté aux petites mains malhabiles.
La rééducation introduit des exercices ciblés à faire à la maison. Des préconisations sont données pour ne pas mettre l’élève en échec en classe.
J. en classe de CM2
Les séances de psychomotricité sans progrès visibles ainsi que la pratique récurrente, et sans succès, de lignes d’écriture avaient dégouté de l’écriture, ce jeune garçon amblyope, étiqueté dysgraphique mais par ailleurs très volontaire.
Sa tenue de crayon crispée et douloureuse était de toute évidence un frein à une écriture fluide. Elle était due à la non-intégration de réflexes archaïques, à une fragilité dans la coordination des gestes mais aussi à des lacunes d’apprentissage de l’écriture.
Les aspects de motricité, de coordination, de latéralité et d’intégration de réflexes ont été travaillés en plus de l’apprentissage de l’écriture par le geste.
Huit séances de graphopédagogie ont transformé l’écriture laborieuse en une tâche beaucoup plus facile. En 6ème, les professeurs n’ont remarqué aucune difficulté en écriture. Cet élève a reçu les félicitations, prouvant sa réussite dans les apprentissages. Quel soulagement après tant d’années de difficultés scolaires liées à l’écriture !
L’amblyopie avait été traitée par une rééducation chez un orthoptiste alors que les difficultés graphomotrices persistaient malgré des séances en psychomotricité.
Les difficultés en écriture sont souvent associées à d’autres fragilités. Je conseille de venir consulter au cabinet de graphopédagogie pour en savoir plus sur l’apprentissage du bon geste et l’origine possible des problèmes.
Mon expérience complémentaire de presque 10 ans à l’école dans l’accompagnement d’élèves porteurs de troubles des apprentissages me permet d’analyser finement les difficultés dans les apprentissages et d’orienter l’enfant vers d’autres professionnels, en cas de nécessité.
A. en classe de CE1
Les enseignants avaient alerté les parents sur les difficultés d’attention et de graphisme. Le neuropédiatre confirmait un profil d’enfant à Haut Potentiel Intellectuel.
En première consultation, les tracés étaient très laborieux, les lettres grandes, recopiées presque une par une et mal formées. Les doigts étaient positionnés très près de la mine, le pouce en adduction.
Le jeune garçon plutôt réservé montrait une grande faiblesse dans la motricité manuelle, la reproduction et l’acquisition des tracés complexes ou nouveaux, et une fragilité oculomotrice pour laquelle je recommandais une consultation chez l'orthoptiste.
La rééducation s’est principalement concentrée sur
· la mobilisation des doigts ;
· la mise en place posturale ;
· l’acquisition des gestes complexes pour l’enfant.
Après 8 séances, le petit jeune homme est reparti tout fier, avec un geste beaucoup plus fluide et de beaux écrits dans les cahiers.
La persévérance, la patience, le soutien des parents et de l’équipe impliquée ont été la clé de succès des progrès observés à partir de la 6ème séance dans les cahiers de classe.
Les difficultés persistantes de graphisme sont précurseurs de difficultés d’apprentissage scolaire. Les signes d’alerte pris en compte par les parents sont vraiment indispensables.
E. en classe de 5ème.
L’écriture était lisible, personnalisée avec quelques lettres scriptes mais elle commençait à être douloureuse, pas assez rapide et parfois moins lisible en classe. La pulpe du pouce n’avait pas d’appui sur le stylo.
Trois séances de graphopédagogie ont convaincu l’adolescente d’appliquer les conseils pour la tenue de crayon, la posture, le positionnement du cahier, le choix du bon stylo et le tracé en cursif.
En acceptant de changer ses mauvaises habitudes en classe, elle a pris conscience qu’elle évitait de se mettre en difficulté pour finir ses devoirs, recopier et apprendre ses leçons.
Sans une aide extérieure, cette élève n’aurait jamais voulu changer de style d’écriture, encore moins de stylo, tous les deux très branchés chez les ados !
En guise de conclusion, j’insiste sur le rôle primordial des parents et des enseignants dans la prévention des difficultés d’apprentissages à l’école et au collège. Cette prévention passe par une grande vigilance sur la maîtrise de l’écriture cursive et la connaissance de notre métier de graphopédagogue.
Votre graphopédagogue, Claire Carbonnaux.
Comment faciliter le début d'apprentissage de l'écriture de votre enfant !
Apprendre à écrire à votre enfant, c’est lui apprendre à manier le langage écrit mais aussi à manier le crayon avec habileté.
Concernant le langage écrit, les lettres mobiles sont autant un jeu de découverte, qu’un support d’enseignement utile pour amener l'enfant à comprendre le code alphabétique, s'approprier la forme des lettres, associer graphème-phonème.
Cette méthode est issue de la pratique de la célèbre pédagogue Maria Montessori (1870-1962) dont le principe est basé sur la manipulation et l’acquisition de l’autonomie : « apprends-moi à faire tout seul ».
Concernant la manipulation du crayon, l’apprentissage d’une prise avec 3 doigts qui bougent est indispensable. Il faut préalablement exercer la prise pouce-index-majeur dans des jeux et activités de manipulation comme enfiler des perles, visser-dévisser des boulons, broder un carton…La prise efficace d’un crayon engage le pouce et le côté de la dernière phalange du majeur. Cette tenue de crayon est indispensable pour écrire aisément. Elle s’enseigne quand l’enfant est apte, ainsi que la posture, pour le guider vers le bon geste d’écriture.
Les activités de grisage, gribouillage, tracés de traits, ronds et boucles à portée de doigts, avec une vigilance particulière sur la tenue du crayon et les appuis du corps, apportent alors l’entrainement gestuel requis pour apprendre à manier le crayon en bougeant les doigts.
En considérant à parts égales ses deux aspects, l’apprentissage de l’écriture en tant que vecteur d’expression sera facilité.
Je vous propose, dans ce but, de télécharger trois dessins que j’ai eu plaisir à faire et inventer (on ne se refait pas !) pour entraîner votre enfant à manier le crayon.
Attention à la tenue de crayon, aux appuis et à la position de la feuille !
Votre graphopédagogue, Claire Carbonnaux.
Une bonne posture pour écrire
Quand le pianiste s’installe, il règle le tabouret pour que les coudes soient à la même hauteur que le clavier et que les pieds reposent sur le sol. Il place le tabouret à bonne distance pour, qu’en se tenant droit, il puisse bien voir ses mains. Il adopte une posture détendue pour éviter les douleurs au niveau du dos, du cou et du poignet. Les poignets sont dans l’alignement des avant-bras pour permettre le mouvement optimal des doigts. Avant un concert, il prendra toujours le temps de s’installer au millimètre près devant le piano. Pendant qu’il joue, sa posture est dynamique pour mieux interpréter l’œuvre musicale.
De la même façon, écrire sur une table exige d’installer de bonnes positions corporelles afin d’éviter les douleurs et de bouger les doigts plus précisément.
La prise de conscience de la posture pour écrire est donc primordiale.
Voici les points auxquels il faut faire attention, que l’on soit gaucher ou droitier :
Le mobilier (siège –table) doit être réglé à bonne hauteur pour un appui aisé sur les deux coudes, sans relever les épaules ni courber le dos ;
Les pieds doivent être posés à plat sur le sol (ou sur un repose-pieds) ;
Le dos est droit, le buste légèrement penché en avant pour bien voir la ligne sous laquelle la main écrit ;
La main non scriptrice incline la feuille sous l’avant-bras qui écrit, dans le même axe et à bonne distance pour celui-ci ; elle prend appui sur la table, en haut ou sur le bord de cette feuille, sans gêner le mouvement d’écriture ;
Une bonne position est recherchée pour rester détendu le plus longtemps possible ;
La main qui écrit est dans l’alignement de l’avant-bras ;
Les 3 doigts pouce-index-majeur, en prise sur le crayon, doivent pouvoir bouger de manière très précise.
En cas de difficultés pour écrire, contactez-moi.
Les réflexes archaïques et l'écriture
Les réflexes archaïques, qu'est-ce que c'est ?
Les réflexes archaïques sont des mouvements involontaires, inconscients et rapides de notre système nerveux qui émergent in utero pour certains, au cours de notre première année de vie pour d’autres.
Ces réflexes se déclenchent en réaction à une stimulation des récepteurs sensoriels situés au niveau des yeux, des oreilles, du vestibule, du nez, de la langue, de la peau, des tendons et des muscles.
Il en existe plus d’une cinquantaine parmi lesquels le réflexe de succion, le réflexe de la marche, le réflexe d’agrippement palmaire, bien connus chez le bébé.
Tous les réflexes archaïques, innés, mettent en place notre dynamique corporelle primordiale en participant à la maturation du système nerveux, à l’organisation de toutes les chaines musculaires. Ce sont eux qui permettent de développer nos compétences motrices, notre équilibre, notre posture ainsi que nos capacités cognitives et émotionnelles.
Au fur et à mesure de l’exploration sensorimotrice du nourrisson et du jeune enfant, les réflexes vont maturer et s’intégrer au système nerveux, de manière à libérer la motricité de tous mouvements involontaires. Les réflexes archaïques intégrés restent alors ancrés en nous mais pourront ressurgir pour nous protéger de certaines situations (chutes, stress, accidents, chocs psychologiques…).
Malheureusement, de nombreux éléments peuvent venir empêcher l’intégration à 100% des réflexes archaïques : nos modes de vie plus sédentaires, des problèmes durant la grossesse ou la naissance, nos mauvaises habitudes posturales…
Quelles sont les conséquences d’une mauvaise intégration des réflexes archaïques sur l’écriture ?
Il existe plus d’une dizaine de réflexes archaïques qui peuvent entraver l’apprentissage de l’écriture si un ou plusieurs d’entre eux sont mal intégrés.
Ils se nomment réflexe d’agrippement palmaire (grasping), réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC), réflexe tonique symétrique du cou (RTSC), réflexe tonique labyrinthique (RTL), Babkin, traction des mains, Moro…
Leur persistance oblige l’enfant ou l’adulte à mettre en place des stratégies de compensation coûteuses en énergie, qui les rendent fatigables et moins disponibles pour les apprentissages.
Dans de nombreux cas, on peut observer des postures ou attitudes caractéristiques :
- Tenue de crayon crispée
- Prise palmaire ou semi-palmaire
- Jambe qui entoure un pied de chaise
- Jambe repliée sous la fesse
- Bras plié qui tient la tête
- Bougeotte
- Posture avachie
L’intégration des réflexes sous-jacents sera alors nécessaire pour aider l’enfant à se libérer des contraintes de ses mouvements parasites et se concentrer davantage dans le geste graphique.
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L’intégration des réflexes en graphopédagogie.
J’utilise la méthodologie Arc-en-Flex pour tester puis intégrer, si besoin, les réflexes ayant des conséquences sur l’écriture. L'accompagnement de l'élève consiste à lui faire retrouver plus de disponibilité dans les apprentissages et de l’aisance dans sa posture et sa tenue de crayon.
Selon mes observations, je propose des exercices apparentés à de la gym d’entretien ou du jonglage dans un contexte ludique. Ce travail de courte durée de remise en mouvement vient compléter les exercices propres au geste pour écrire qu’il faudra refaire régulièrement à la maison.
Références bibliographiques :
« Le grand livre des réflexes » de Sally Goodard Blythe
Liens : www.reflexes.org
Le printemps des graphopédagogues
L’Éducation à l’écriture manuscrite prend son essor avec cette deuxième collection de cahiers d’écriture labellisée 5E qui s’adresse aux enseignants de CP, CE1 et CE2.
Après Laurence Pierson [Mes cahiers d’écriture aux éditions MDI], c’est maintenant Laura Lefebvre, dans les cahiers Bordas pour tous, qui publie sa méthode d’apprentissage conforme à la progression préconisée par Eduscol.
Le cahier de CP vient renforcer l’apprentissage du geste graphique déjà initié en GS, avec une pédagogie de soutien, adaptable en classe.
Les photos (et les vidéos téléchargeables) aideront beaucoup à reproduire les gestes.
Les illustrations très attrayantes invitent les enfants à un petit échauffement avant chaque séance.
Ce cahier donne des indications et des repères bien visibles pour installer une bonne posture.
À chaque séance, sont travaillés les trois piliers de l’apprentissage de l’écriture :
· La dextérité graphique ;
· Le code alphabétique ;
· Le sens de ce qui est écrit.
L’ordre des graphèmes étudiés suit la progression du guide orange qui s’appuie sur les avancées de la recherche dans ce domaine pour développer des stratégies d'enseignement en classe.
L’enseignant a cependant la possibilité de les étudier dans l’ordre qu’il souhaite.
J’aime beaucoup l’approche kinesthésique de cette méthode qui consiste à faire approprier les tracés par un entraînement efficace du geste avant d’aborder la copie des syllabes puis des mots. Elle permet à l’élève de travailler simultanément les trois canaux essentiels de la mémoire : le geste, la vision et l’audition, ce qui est très novateur dans nos classes françaises.
Des stratégies de copie sont intelligemment proposées, donnant la possibilité à l’élève de se détacher progressivement du modèle, tout en lui laissant le temps d’acquérir un geste qui a du sens pour lui.
Enfin, la production d’écrits, motivée par des illustrations univoques, une mise en page très claire et un format adapté aux enfants de cet âge, s’opère petit à petit en invitant chaque élève à écrire des mots puis ses propres phrases.
Les cahiers de CE1 et CE2, co-écrits par Mélanie JOARY et Laura Lefebvre, vont paraître très prochainement.
De la même veine, ils apprennent à écrire les graphèmes plus complexes, les majuscules et produire des phrases de plus en plus élaborées.
En cas de retard dans l’apprentissage de l’écriture et de souffrances liées à cette matière, le graphopédagogue remédie aux difficultés par un accompagnement individuel adapté.
GYM DES DOIGTS : une gymnastique pour l'écriture
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Les enseignants de l’école maternelle travaillent la motricité fine avec leurs élèves dans des productions graphiques et plastiques variées et des activités de manipulation dites Montessori.
Il s’agit pour l’élève d’utiliser des outils et objets divers dans un projet précis et guidé ou sous forme plus ludique, en autonomie. Plusieurs prises d’outils sont travaillés : papiers, pinceaux fins, crayons de cire, pinces, bouchons, ciseaux…
Pour autant, ce dispositif nécessaire n’est pas suffisant pour apprendre à bien tenir un crayon, pour les raisons suivantes :
v Les manipulations à la maison se sont réduites énormément. Les jeux et activités utilisant les mains et les doigts sont délaissés au profit des écrans et des téléphones portables - et ce, hélas, dès le plus jeune âge - ou sont perturbés à cause d’un matériel non adapté (transat pour bébé, gros crayons...).
v Les prises d’outils, notamment celle du crayon pour le graphisme puis pour l’écriture, ne sont que rarement explicités et transmis à la famille pour qu’elles puissent être pratiquées régulièrement.
Pour pallier ce problème qui se répercute ensuite sur les apprentissages scolaires, une gymnastique de l’écriture et une gym des doigts commencent à apparaître timidement dans les salles de classe de l’école élémentaire et à la maison. Ces activités manuelles ont pour but de développer les capacités requises pour manier un crayon : l’habileté bi-manuelle, la coordination et la précision du geste, le délié des doigts et l’assouplissement de l’épaule, du coude et du poignet.
A la demande des enseignants intéressés par des jeux de motricité fine, simples et applicables en classe, j’ai réalisé cette petite vidéo qui présente trois projets amusants à faire en classe ou à la maison. Afin d’en faciliter l’exploitation, les fiches des modèles sont téléchargeables dans l’onglet ressources. Des fiches pédagogiques peuvent vous être adressées, sur simple demande par le formulaire de contact.
Une écriture fluide
Quand on observe une écriture fluide, le geste est sans hésitation. Les lettres sont tracées en déroulant un fil, sans à-coup intempestif, sans lever de crayon. La trajectoire est rectiligne. La main, en prise sur le crayon, a les doigts qui bougent en cadence, se plient, se déplient d’une manière ordonnée et rapide. Le poignet glisse sur la feuille.
Le scripteur ne se fatigue pas en écrivant car il contrôle la pression exercée sur le papier, il relâche ses épaules. Le bruissement de la mine sur le cahier alerte tout son être, des mots qu’il écrit. Les enchaînements, à force d’avoir été travaillés et pratiqués, se font avec agilité et prestance, tout comme la chorégraphie d’un patineur expérimenté.
Si on devait noter l’écriture comme on note une épreuve de patinage artistique, la note technique se baserait sur la posture, la tenue de crayon, la position de la feuille, celle des bras et le tracé des lettres. Tandis que la note artistique reflèterait plus le lexique orthographique interne, car l’écriture fait aussi corps avec la mémoire des mots et la grammaire des phrases.
Sur le plan cognitif, la fluidité de l’écriture dépend de la vitesse à laquelle le scripteur planifie et exécute la séquence des mouvements nécessaires à la réalisation de ses écrits.
Ce critère de réussite s'acquiert avec un programme d'entraînements que la graphopédagogue adapte aux besoins de chacun de ses élèves, enfant ou adulte.
Des mains pour écrire
« Mains, outils de l'esprit sans lesquels la pensée n'est que chimère. »
Cette citation d’Aslan nous rappelle que nos mains sont de précieux outils pour écrire.
Je constate aujourd’hui que de nombreuses personnes ne manient pas efficacement leur stylo, faute de connaître les capacités de leurs mains.
Pourtant, celles-ci ont le merveilleux pouvoir d’apprendre à saisir les objets de manière efficace. La paume et les cinq doigts - le pouce, l’index, le majeur, l’annulaire et l'auriculaire - ont tous un rôle à jouer dans la préhension. Les prises s’adaptent à la forme et au volume de l’objet à saisir, grâce aux capteurs cutanés, à la vue et à l’expérience. On distingue principalement des prises palmaires impliquant la paume, et des prises en pince entre le pouce et un ou d’autres doigts.
C’est au fur et à mesure de son développement, de la variété et du nombre de ses expériences, que l’enfant devient de plus en plus agile dans les manipulations.
Après la prise palmaire réflexe du nouveau-né et les prises volontaires transitoires entre le pouce et les 4 autres doigts, la maturation neurologique lui permet de prendre un crayon fin vers 4-5 ans entre le pouce, l’index et le majeur. La prise tridigitale la plus efficace est celle entre la pulpe du pouce et le côté de la dernière phalange du majeur. D’abord statique, sans mouvement des doigts mais avec mouvement du poignet, elle évolue au cours de l’apprentissage vers une prise dynamique qui, quand elle s’accompagne d’une posture redressée, permet de relâcher toutes les tensions musculaires, sources de crispations et douleurs. Cette prise favorise alors la fluidité d’écriture.
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Pour aider au développement de la prise tri-digitale dynamique, l’apprentissage et la pratique gestuelles sont absolument nécessaires.
Il est primordial d’inciter votre tout-petit à bouger et à utiliser ses mains et ses doigts avec des objets de textures et de formes variées, à la maison et au jardin. Laissez-le manger avec ses doigts, découvrir la trace qu’il laisse sur une vitre ou sur le sable. Faites-lui faire des empreintes de doigts ou de petits objets, coller des gommettes, enfiler des perles, remplir à pleine main des petits seaux de graviers, modeler et pétrir...Bref, le plein d’activités pour délier, muscler, et palper avec les deux mains !
A partir de 3 ans, si votre enfant manifeste le plaisir de laisser des traces en voulant gribouiller et dessiner avec un outil, privilégiez les crayons de cire ou les morceaux de craie que l’on tient entre trois doigts.
Vers 4 ans, dessiner au tableau avec une craie, peindre ou coller avec un pinceau favorise la prise tri-digitale.
Mettez aussi entre les mains de votre enfant des accessoires variés, adaptés à ses mains d’enfant et à son âge – bouchons, pinces de taille variée, ciseaux, couteaux, lacets, boutons, pour qu’il s’entraîne à faire les gestes de la vie courante le plus efficacement possible.
Tout est prétexte à faire travailler les doigts, à l’école comme à la maison !
Insistez sur les comptines et autres jeux de doigts qui apprennent non seulement à nommer et délier les doigts mais aussi à tenir le crayon.
Pour trouver des idées, venez-vous inspirer ici et dans le livre "mes cahiers d'écriture - MS - Prélude" de Isabelle Godefroy et Laurence Pierson, toutes deux graphopédagogues.
Petit guide pour choisir un crayon ou un stylo.
Tous les outils ne se valent pas pour écrire. D’un crayon ou d’un stylo à l’autre, la qualité diffère selon la technologie employée pour fabriquer la mine, la bille, la plume ou l’encre.
L’ergonomie est malheureusement parfois délaissée au profit du design.
Avant de se lancer dans l’achat, il est donc préférable de connaître les critères à évaluer pour trouver le meilleur outil pour écrire.
La prise en main.
Le corps du crayon ou du stylo doit favoriser une bonne prise en main en le calant entre le pouce, le majeur et l’index et la commissure pouce-index . Il ne doit être ni trop encombrant ni trop glissant.
Un crayon mine ou un stylo avec des encoches pourra être très utile à l’enfant qui a du mal à positionner ses doigts. La forme triangulaire, très ergonomique, aide aussi à mieux tenir l’outil. Pour d’autres élèves, un grip intégré ou des picots antidérapants auront l’avantage d’empêcher leurs doigts de glisser trop près de la mine.
L’épaisseur de la pointe.
Une mine de 0.5 ou 0.7 mm donnera une belle trace. Une plume de taille F ou M également.
La glisse sur le papier.
Une mine qui glisse est plus confortable qu’une mine qui accroche le papier, mais il ne faut pas qu’elle glisse trop non plus !
La glisse dépend de la technologie de la mine, de la nature de l’encre et de la pression que l’on exerce sur l’outil pour obtenir une trace fluide. Elle dépend aussi du papier. Mieux vaudrait donc essayer les stylos ou les crayons sur le papier ou le cahier que vous utilisez habituellement.
Ce qu'il faut savoir pour bien écrire en classe et à la maison.
· L’apprentissage formel de l’écriture cursive se fait au crayon mine.
· Le passage au stylo n’est autorisé que lorsque le tracé des lettres est bien maîtrisé et que le travail sur le cahier d'écriture ne comporte plus d'erreur.
· Le stylo 4 couleurs est vivement déconseillé pour écrire.
Histoire de bien bouger les doigts.
2 mai 2020
La main de l’espèce humaine s’est spécialisée pour prendre, manipuler et utiliser des objets divers.
Chez l’enfant, la prise de conscience des mains et des doigts est une étape importante de la représentation mentale corporelle. Elle apparaît pleinement dans le dessin du bonhomme vers 7-8 ans. Savoir nommer les cinq doigts de la main, placer la bonne main sur une empreinte donnée, en dessiner les contours, bouger les doigts grâce aux comptines…sont des connaissances, expériences et compétences nécessaires pour préparer l’enfant à l’utilisation d’outils variés dont le crayon.
Des activités pour bien écrire.
6 mars 2020
Avant de tenir un crayon, les mouvements et les multiples manipulations des enfants dans leur quotidien (jouer, se déplacer, manger, s’habiller…) permettent de mettre en place gestes et automatismes indispensables à l’écriture. Capacités motrices, sensorielles et cognitives se construisant, petit à petit, le jeune enfant devient capable de manier des ustensiles, dont le crayon, à condition aussi qu’on le lui apprenne dans les règles de l’art.
Il arrive toutefois que cette habileté soit délicate chez certains enfants et certains adultes, en raison d’un manque de manipulations expertes et variées.
A tout âge, le travail avec les mains et les doigts est essentiel pour arriver à bien écrire. Malheureusement, l’évolution technologique et environnementale, et le recul de « travaux manuels » à la maison, comme dans la nature, ont tendance à mettre à l’écart habileté manuelle et motricité fine.
Alors, pour encourager les doigts à bouger davantage, et se préparer à bien écrire, je propose de pratiquer régulièrement des activités faciles à mettre en œuvre.
Comment (p)réparer sa tenue de crayon ?
22 octobre 2019
Certaines tenues de crayon semblent impossibles à réparer tellement les doigts sont rebelles à tout changement. Pourtant, lorsque nous indiquons des massages spécifiques de la main et une gym des doigts appropriée, l’apprentissage d’une bonne préhension devient possible. Pourquoi ?
Ces prises en main problématiques proviennent de la présence rémanente d’un grasping qui entraîne non seulement des difficultés en écriture manuscrite, mais aussi en orthographe et en syntaxe.
Le grasping est un réflexe d’agrippement qui consiste pour le nouveau-né à agripper un doigt placé dans la paume de la main. Il fait partie des réflexes archaïques, ou mouvements automatiques du nourrisson, qui sont voués à disparaître avec le développement d’une motricité volontaire.
Pour un bon développement du réflexe d’agrippement chez le bébé, il est primordial de respecter les étapes de développement de l’enfant et de l’inciter à manipuler (sous surveillance) toutes sortes d’objets de texture différente, tissus et matériaux naturels tels le bois, la terre, la roche, le végétal, et les animaux. Il faut lui laisser également l’opportunité de manger avec ses mains, lorsqu’il en est capable.
Lorsque l’enfant grandit, l’apprentissage moteur et sensoriel plus ou moins poussé dans diverses manipulations régulières (utiliser couverts, pinces, ciseaux, boutons de chemise, instruments de musique ; prendre une pincée de sel, malaxer de la farine, modeler, étaler, enfiler…) permettront de mettre en place la motricité fine avec un contrôle quasi indépendant de chaque doigt.
Lorsque nous observons la présence d’un grasping chez un enfant ou un adulte, cela signifie que le développement de ce réflexe a été perturbé. Nous proposons alors une méthode pour le mettre en veille tout en réactivant la motricité fine indispensable à la préhension du crayon et la réalisation de mouvements subtils.
L'écriture fait la Une
16 septembre 2019 - Le Parisien - Aujourd'hui en France
Un dossier complet de Vincent Mongaillard sur l'écriture manuscrite, son enseignement, ses difficultés chez de nombreux élèves, les bénéfices de son apprentissage sur le plan cognitif et le rôle des graphopédagogues du réseau 5E.